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François PUGNIERE (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

François Pugnière (né en 1968), professeur d’histoire et géographie, docteur en histoire moderne, chercheur associé au laboratoire CRISES (Montpellier), a, entre autres centres d'intérêt, beaucoup travaillé à partir des fonds du savant nîmois Jean-François Séguier. Œuvrant depuis 2010 à la mise en ligne de son epistolario (www.seguier.org - AMU), il s’apprête à publier Peregrinatio erudita : Carnets et récits de voyage de Jean-François-Séguier. Il codirige également un ouvrage de fonds sur le Jardin de la Fontaine et a beaucoup travaillé sur le cabinet Séguier. Il a collaboré enfin au dossier de candidature UNESCO de la ville de Nîmes.

 

Affirmation identitaire, nécessités du marché : la production imprimée nîmoise d’antiqua au siècle des Lumières

Si dès la fin du XVIIe siècle on peut déceler à Nîmes une mince production de planches imprimées d’antiqua, il faut attendre en réalité la seconde moitié du XVIIIe siècle pour voir celle-ci décoller et se diffuser, alors même que la cité s’affirme comme une étape privilégiée du grand tour. Ces images – en général de piètre qualité, contrastant fortement avec les travaux d’un Clérisseau ou d’un Vérany-Guérin – si elles répondent à d’indéniables nécessités économiques, révélant ainsi l’existence d’un marché, mettent également en lumière l’existence d'une culture antiquisante intermédiaire, rarement révélée dans les fonds conservés, particulièrement à Nîmes où l’importance d’un substrat antiquaire savant de premier ordre tend à focaliser le regard du chercheur.

Quel rôle dès lors attribuer aux planches de l’imprimeur Belle ou du libraire Buchet, dont la diffusion semble avoir été si importante ? Comment comprendre les modalités mêmes de leur diffusion et de leur circulation ? Ne révèlent-elles pas, au-delà, une forme d’élargissement du processus d’affirmation identitaire des élites, qui se révélera notamment durant la période révolutionnaire, dans une ville confrontée à de profondes transformations sociales ? C’est à ces questions que se propose de répondre en partie cette communication, en s’appuyant sur une analyse exhaustive du corpus de planches conservées, assez inextricable à vrai dire et sans cesse enrichi par de nouvelles acquisitions.

François Pugnière, « Chapitre et chanoines au XVIIIe siècle », F. Pugnière (dir.), Le quartier cathédral de Nîmes à travers les Âges, Nîmes, SHMCNG/INRAP, 2007-2010

François Pugnière, « Antiquaires et antiquités à Nîmes de la Renaissance aux Lumières », Véronique Krings et Catherine Valenti (dir.), Les Antiquaires du Midi. Savoirs et mémoires, XVIe-XIXe siècles, Paris, Errance, 2010.

François Pugnière, « Commerce du livre et République des lettres à Nîmes au siècle des Lumières », La République des Lettres dans le Midi rhodanien (Arles, Avignon, Beaucaire, Nîmes). Sociabilités savantes et réseaux de diffusion des savoirs au siècle des Lumières, Toulouse, Privat, 2013.

François Pugnière et Claire Torreilles, Écrire en Cévennes au XVIIIe siècle : les œuvres de l’abbé Séguier, Montpellier, PULM, 2013

François Pugnière et Véronique Krings (éd.), Nîmes et ses antiquités, un passé présent, Bordeaux, Ausonius, 2013

François Pugnière, « De l’Instrumentarium au Muséum. Le cabinet de Jean-François Séguier (1703-1784)  », Liame [En ligne], 26 | 2016, mis en ligne le 02 mars 2016, consulté le 02 avril 2018. URL : http://journals.openedition.org/liame/523 ; DOI : 10.4000/liame.523

 Pugnière

 La Maison Quarrée, planche éditée par Girard, fin XVIIe ou début XVIIIe siècle, Carré d’Art bibliothèque, Nîmes, ms. 304

 

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